De Bloodylamary à Athÿlane...

N'étant pas une fille de "petit peu", je vois déjà certains sourire en imaginant que j'ai pu prendre naissance un soir d'excès et dire: Bloodylamary, pourquoi pas non plus MaryBlizzard ou Lagavuline...Aussi, afin de rétablir la vérité sur les origines de mon nom, je vais vous raconter mon histoire.

Je suis issue d'un petit village de montagne, perdu dans une vallée encaissée du Berceau de l'hiver. La bas, seule la neige y étais désormais éternelle, et comme aucune saison ne venait rythmer la vie quotidienne de ses habitants, la fête de Beltaine, marquait pour tous, le passage à la nouvelle année, et l'assurance de l'arrivée prochaine de nombreux nouveaux nés.
Tous les villageois préparaient cette fête avec beaucoup d'attention. Ceux qui, toute l'année avaient chassés sur les versants inclinés de la contrée, étaient chargés d'apporter leurs victuailles. D'autres qui, avaient récoltés des plantes rares, apportaient des potions de leur fabrication.

Village perdu aux limites extrêmes du royaume, ses habitants étaient issus d'une seule et même lignée d'Elfes et portaient tous le même patronyme.
Autre particularité de cet endroit retiré, toutes les jeunes filles à leur naissance recevaient le doux prénom de Mary.
Cette tradition, n'allait pas sans poser de nombreuses difficultés d'identification, c'est pourquoi, afin de permettre à chacun de reconnaître la jeune fille dont on parlait, les habitants prirent pour habitude d'ajouter au prénom de Mary un qualificatif qui se rapportait aux particularités physiques, morales ou matérielles de cette dernière. La tradition ainsi était respectée, et la compréhension simplifiée.

Peu d'étrangers réussissaient à trouver le tunnel qui menait à ce village isolé car, pour y parvenir, ils devaient faire preuve à la fois d'intelligence, de force et de courage.
Une année pourtant, alors que les festivités de Beltaine se deroulaient déjà depuis plus de quinze jours, un vaillant guerriere, sombre comme une ombre, réussi à trouver le chemin qui y menait. Magnifiquement monté sur un terrible tigre, il s'attendait à être accueilli par ces simples villageois, avec l'enthousiasme qui selon lui, correspondait à la hauteurdes exploits qu'il avait du accomplir, pour se frayer le chemin jusqu'à eux. A sa grande surprise, il il n'en fut rien. En effet, profondément plongés dans la vénération du culte des anciens, il lui sembla que personne, ne s'aperçu de sa présence.
Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre l'auberge du village, pour prendre quelques heures de repos bien méritées, il découvrit la présence d'une jeune druidesse qui semblait comme lui étrangère, à la liesse générale.Doucement, elle pris les reines de sa monture, et l'invita à le suivre. Ils n'échangèrent aucun mot, mais laissèrent leurs corps exprimer tous les languages. Pendant 7 jours et 7 nuits, ils découvrirent ensemble les chemins qui menaient à l'abandon. A l'aube du 8eme jour il pris la décision de poursuivre sa route.

Quelques temps plus tard, j'ouvris les yeux au monde.
Il apparu très vite que j'avais hérité de ma mère, la capacité de mélanger diverses plantes afin de leur donner des vertues nouvelles mais qu'également je semblait développer comme mon père, un esprit rebelle et belliqueux ainsi qu'une étonnante force physique, inhabituelle pour les enfants de ma classe.
Pour les sages du village, une druidesse ainsi parée de tels pouvoirs ne pouvait d'appeler autrement que Bloody.
Ainsi en fut t'il décidé. Moi, fille de LamaryChimère ( car enfant elle avait reussi à dresser une jeune Chimère Noroît blessé) et d'une ombre fugace, j'avait acquis une identité. Mon identité. J'étais devenue Bloodylamary

Enfant vive et turbulente, j'ai grandi au rythme des célébrations de Beltaine et devint une druidesse avide de connaissances, sans cesse à l'écoute du vent.
Rien ne semblait jamais pouvoir troubler l'initiation que me promulguait ma mère, et qui se transmettaient uniquement d'oreille à oreille, er de mère à fille.
Mère me préparait lentement à recevoir l'offrande de la terre, l'ultime bénédiction de mes ancêtres, avant de me confronter à mon destin. Ainsi je progressais, ainsi je grandissais.
Souvent le soir, j'éprouvais le besoin de m'isoler afin de réfléchir aux nouveaux pouvoirs que j'avais acquis dans la journée et aux diverses usages que je pouvais en faire.

Un soir ou je m'étais assise sur un petit monticule afin de me plonger dans les réflexions qui m'habitaient et que je contemplais avec émerveillement, une somptueuse lune, d'un gris rosé qui se détachait de derrière les hautes futaies, j'entendis monter de la vallée, des cris déchirants qui semblaient provenir du village en contrebas.
Immédiatement tirée de mes songes, je dévalais à toute hâte les pentes enneigées, trébuchant sur des racines saillantes.
Consciente qu'un drame touchait les habitants de mon bour, je n'écoutais pas les douleurs occasionnes par cette cavalcade et me retrouvais, manquant de souffle aux portes de mon village.

La première ferme que j'aperçu, n'était plus qu'un amas de cendres et dégageait une odeur pestilentielle de cuir brûlé. Avec horreur, je constatais que toutes les maisons du hameau avaient subis le même sort que la première ferme que j'avais rencontré. Partout, ce n'était que ruines et flammes. Je me dirigeais alors sans réfléchir vers la maison de mon enfance espérant trouver sur le pas de la porte ma mère souriante mais arrivée à la hauteur des murs de qui autrefois était notre foyer, je ne pu que constater l'effroyable vérité. Notre maison comme toutes les autres avait irrémédiablement été détruite, par l'attaque d'une horde sauvage et aucune âme jamais, ne viendrait plus habiter ces lieux.
Une violente douleur dont je ne compris pas la nature déchira alors mon coeur, mais je su que plus rien désormais, ne me rattachait plus à la terre de mes ancêtres.

Je pris la decision de quitter cette vallée qui abritait tant de souvenirs afin de suivre les traces et tenter de retrouver celui qui, ombre parmi les ombres, m'avait donné la vie. Celui qui me permettrais peut-être de rejoindre les Ombres du passés ( mais ceci est une autre histoire...)

Par contre, ce que dès aujourd'hui je peux vous reveler, c'est que de nombreuses années après cette journée, qui modifia le cours de ma vie, je decidais de retourner dans mon village natal. Là, ou étaient mes racines, les toutes premières, celles du premier maillon de la chaîne de vie.
La bas, la vie à tout jamais avait arrêté son cours...
Poussée par la curiosité je fouillais les cendres et decouvris une vieille malle recelant de nombreux documents. C'est ainsi que je tombais par hasard, sur un vieux registre d'état civil ou était enregistrées toutes les naissances.
Chose étrange, aucune villageoise ne s'étaient jamais appelées Mary...
J'appris alors que contre toutes attentes mes aîeules possedaient un prénom commencant par la lettre "A" et se prénomaient en fait Albanora, Alezane et Adelaïde et que mon vrai nom était en réalité Athÿlane.

C'est beau